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LETTRE DE L’ÉDITEUR,

Dans cette édition de L’@rtikle, le mannequin ÉRIC TRAHAN de l’agence de mannequin renommé MAVEN Models a accepté de répondre à nos questions. Sourd depuis qu’il est très jeune, il nous jase de ses différentes expériences et défis rencontrés lors de son travail de mannequin.

Nous sommes heureux de promouvoir la griffe québécoise ODYLIC de la designer Rachel Goguen. Elle nous jase de sa passion pour l’esthétique alternative / gothique ce qui l’inspire à créer de magnifiques vêtements.

Le Styliste MAX VALMONT nous parle des symptômes aigus d’une “penderietorite” quelques façons de procéder pour avoir une certaine organisation dans le désordre et réussir à faire de votre garde-robe un outil plutôt qu’un tracas. Par le fait même, il nous offre des photos avec la mannequin Pinheiro Emmanuelle.

FANSPIRIT QUÉBEC, nous offre des recettes de cocktails à base de produits québécois. 

Bonne Lecture !

Patrick Croteau
PDG
Mode Ô Verre

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ÉRIC TRAHAN

Éric Trahan

Natif de Granby de descendance autochtone du côté paternel (Ernest), je suis l’aîné d’une famille qui compte 3 enfants dont un frère (Steven) et une sœur cadette (Sandra). Je suis père de 2 adolescents, William et Philippe. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, je suis né entendant. Ce sont des suites d’une méningite à l’âge de 6 mois que je suis devenu sourd. Dès l’âge de 3 ans, j’ai dû quitter le cocon familial pour aller apprendre la langue des signes à Montréal. J’y séjournais la semaine en tant que pensionnaire pour revenir à la maison la fin de semaine. Je n’ai aucun souvenir d’avoir entendu, donc j’y suis habitué.

On me demande souvent pourquoi avec les avancées médicales que je n’ai pas d’implant cochléaire qui me servirait (peut-être) à entendre. Ça fait tellement longtemps maintenant que j’aurais peur d’être étourdi par tous ces bruits qui me sont inconnus. J’ai une certaine paix, une certaine quiétude sur tous les discours autour.

Je n’ai pas un parcours ‘’standard’’, je n’ai rien de standard si on peut dire. Julie est ma complice de vie. La première à prendre une part active pour ma reconnaissance dans le milieu. Elle m’a toujours dit ‘’Si on ne peut pas passer par la grande porte, on va passer par la porte de service.’’ En disant ça, elle faisait référence à Messenger.

Lorsqu’elle voyait des annonces passer sur Facebook ou si elle croyait que mon profil pouvait intéresser une entreprise, elle me proposait à eux en y joignant quelques photos suivies d’une brève description.

Ce qui a permis de montrer quelques contrats faits pour me présenter aux agences. En 2 occasions (pour ma fête) elle m’a offert une séance de photo avec styliste pour étoffer mon porte-folio.

Suite à une annonce de Paul Henry Serre qui cherchait des modèles pour des photo de page couverture de livre et de romans (bookcovers), ma conjointe a proposé ma candidature lors que j’étais au travail (je suis ébéniste) et il a voulu me rencontrer pour une séance de photos. Depuis, j’ai 6 pages ouvertures de roman à mon actif dont une avec Julie. 

À cette époque je n’avais que peu de vêtements et les séances de photos servant à me promouvoir, donc ils ont toutes été achetés en friperie. Merci Renaissance et Village des Valeurs, tu m’as permis de me faire émerger en tant que modèle.

Qu’est-ce qui vous a décidé de devenir mannequin ?

C’est un concours du destin, j’imagine. En plein magasinage dans une boutique, j’ai été approché par le propriétaire. Il voulait que je fasse du mannequinat pour lui. J’étais alors dans la vingtaine et trop timide pour accepter. J’ai refusé poliment et ensuite à l’occasion ce moment est revenu à ma mémoire. Est-ce que j’ai raté ma chance à cause de mon inconfort du moment ?

En juillet 2018 la vie a placé Julie sur mon parcours de vie qui depuis 2016 gravite aussi dans ce domaine. Dans la semaine  qui suit l’annonce ou elle s’affiche en couple avec moi sur les réseaux sociaux, 4 photographes nous proposent une séance photo en partenariat. Suite à la parution d’une première série  qui a eu lieu avec Edgard Daher j’ai noté une forte progression de mon compte Fb qui, à la base , en était un plutôt restreint à ma famille et quelques amis sourds. Depuis, Il a passé de 60 à près de 2000 aujourd’hui et mon compte Instagram à plus de 12k.

La citation de George Eliot : Il n’est jamais trop tard pour devenir ce que nous aurions pu être, prend tout son sens à l’aube de mes 50 ans.

Qu’est-ce qui vous inspire en tant que mannequin ?

Il existe une forme de liberté dans ce métier où rien n’est routinier. On rencontre de nouveaux défis oui, mais on visite d’autres lieux, on rencontre des gens et ce milieu est plutôt ouvert. Je suis en un sens un symbole de différence alors c’est un concept qui colle à ma vie.  «Be yourself, be you.» Chacun à sa manière apporte à la collectivité. Il faut peut-être avoir vécu l’exclusion pour en connaître toute la portée. Essayez de construire un casse-tête de pièces uniques pour voir. La diversité apporte du relief à l’image. Je voudrais avoir un impact positif pour ceux qui croient que leur différence est un frein à exploiter leur potentiel.

Quel type de séance photos souhaiteriez-vous faire ?

J’adorerais un vrai Éditorial de mode. Quelque chose d’original, spécial et peut-être même déstabilisant. Ça permet de rester alerte de sortir de sa zone de confort. Ce que j’aimerais aussi, c’est de faire un défilé. Une présentation « live » de vêtements de mode.

Quel style de mode souhaitez-vous le plus promouvoir ?

J’aime beaucoup le contraste de styles. L’un des styles peut être très « flyé  » dans l’originalité des matières, textures, couleurs et dcoupes. Mais doit garder un sens esthétique.  Le second style est le classique pur. Le formal suit et ses dérivés.  Le style “dandy, dapperman”. Je ne voudrais vivre que de ce métier si je pouvais car je suis ébéniste de métier.

Parlez-moi de votre dernière séance de mannequinat.

Ce n’est pas ma dernière mais une que j’ai bien aimées avec Graficman. Ils ont osé faire un « live », bien que peu habitué, je me suis amusé à faire de courtes vidéos partagées en réels.

Parlez-moi d’un défi que vous avez rencontré lors d’une séance de mannequinat.

De revenir au bord du lac…?  Oui c’est plus une anecdote.  En séance de photo au BIC pour Atmosphère Plein Air il fallait que je pagaie assez loin au large, sens mes lunettes je ne vois pas aussi loin et l’équipe avait beau me crier qu’il était le moment de revenir…oui je sais, toujours une bonne idée d’avoir des verres de contact pour moi dans ce genre de situation !

En générale, je lis facilement les intentions sur le visage, donc pour un «moodboard» spécifique, je demande souvent à voir des images d’inspiration. On me pointe la direction ou je dois porter le regard et parfois le photographe me fait l’expression du visage qu’il veut me vois adopter.

Pour ce qui est du défi en tant que tel c’est qu’on me prenne au sérieux dans mon désir de faire du mannequinat. J’ai dû essuyer plusieurs refus avant qu’on me considère, dont une fois une agence reconnue de Montréal  s’est désistée à la dernière minute. Je devais signer à 9h et apporter des vêtements noirs pour la séance de représentation de l’agence. La veille, vers 16h, un simple courriel froid mentionne que l’agence se désistait. J’ai su pourquoi, ce soir-là, j’ai beaucoup pleuré, je me suis dit qu’à ce moment-là avoir été entendant j’aurais signé.

À partir de ce jour exactement il est devenu clair pour moi que je ne cacherais pas qui je suis. Qu’un jour à force de persévérer je viendrais à bout des résistances, et pousser l’audace plus loin en faisant le souhait que justement qu’on me connaisse et reconnaisse en tant que modèle sourd. Mais avant je dois balayer les doutes qui viennent d’une certaine méconnaissance de la condition sourde.

Le réel défi est de briser les préjugés entourant les capacités à effectuer un travail. Avant de tenir pour acquis que je ne serai pas capable d’effectuer un travail, essayez avant et constatez ensuite. Après, si ça ne correspond pas à vos attentes je comprendrai mais ne présumez pas avant d’avoir pris le temps de me connaître. Vous pourriez être surpris…

Parlez-moi de votre plus grande réussite.

Avoir finalement signé avec MAVEN Models le 5 février 2020. Mais puisque rien ne semble facile 3 semaines plus tard, le monde entier tombait en pandémie. Ce n’est pas le contexte idéal pour se faire connaitre quand l’économie est pratiquement arrêtée, et encore maintenant avec la montée de l’inflation. Malgré une crise socio-économique, je signe aussi à Toronto avec B&M Models. Ces 2 agences reconnaissent la diversité et osent.  Beaucoup me reconnaissent maintenant comme le mannequin sourd. (The deaf silverfox)

Qui est votre modèle préféré et pourquoi ?

Nyle DiMarco, mannequin sourd au ÉU. Il est depuis toujours une source d’inspiration pour continuer à persévérer. Il me permet de croire que ce que je veux est possible même si de mon côté ça s’est manifesté tardivement dans ma vie. Mon désir n’en est pas moins grand et dans un monde idéal on reprend une séance qu’il a déjà faite tenant un drapeau américain. Cette fois nous serions 2, lui avec le drapeau américain et moi avec le drapeau canadien. Deaf Power, on ne peut dompter les rêveurs.

Avec quelles marques avez-vous travaillé ?

-Page couverture de Fugues magazine

-Cover model 6 ou 7 fois dont une avec ma conjointe

-Ma première chance commerciale avec la Boutique Option sur un panneau publicitaire extérieur sur l’autoroute 13;

-Ma première vraie campagne saisonnière avec Ernest

-Campagne publicitaire avec Educ’Alcool

-Salon de coiffure Perry Sénécal

-Rôle de pharmacien

Atmosphère Plain Air

-Verres Transitions

-Graficman

-et bientôt le Casino de Montréal en duo avec ma conjointe.

Quel est votre designer préféré et pourquoi ?

Pour la semi-transparence et coupes audacieuses je dirais ORTTU New York j’aime ce qui sort de des sentiers battus en même temps que j’aime le très classique. La ligne droite épurée du «formal suit» où SURMESUR une entreprise que je suis depuis mes débuts sur Instagram et spécialisé dans la confection sur mesure avec différentes propositions de tissus (on va se le dire, assez luxueux)! NICO Design est un designer local que j’apprécie bien pour son style structuré et/ou déstructuré !

Dans mes fantasmes je porte un complet Armani.

Qui suivez-vous dans l’industrie de la mode ?

Les autres modèles de type ‘’silver’’ qui bizarrement sont presque tous en Europe ou aux ÉU. Je n’en connais que très peu ici. Ce qui fait que beaucoup me pensent Européen. Je fais partie des groupes FB “silverfox dudes” qui regroupe les 40+ international “silverfoxmale”, “silverfox Australia” et “Hot Guys Silverfox”. Après avoir demandé par curiosité, je serais à leur connaissance le seul sourd du groupe. Je suis certains influenceurs de style «dapper».

Comment définissez-vous la mode ?

Elle doit nous coller à la peau. On doit s’y sentir bien. On doit assumer ce qu’on porte. Les couleurs ont une forme d’énergie. Par exemple le rouge prend une énergie, un état d’âme pour le porter. Pas tous vont assumer cette couleur parfois considérée trop vibrante. Ce n’est pas non plus parce qu’une coupe est à la mode qu’elle ira à toutes les silhouettes. Je dirais qu’il faut filtrer les influences et les adopter en fonctions de comment nous nous sentons quand nous les portons.

Quelles sont vos aspirations pour votre carrière de mannequin ?

Tout d’abord je voudrais pouvoir en vivre. C’est une passion et je ferais des séances de photos tous les jours si je pouvais. Mais je crois que le marché européen et canadien ne semble pas le même. Ici il est plus difficile d’obtenir des contrats c’est pourquoi ma vision est plutôt élargie à l’international. J’ai déjà des plans pour aller faire une séance photos en duo avec un silverfox d’ici et un que j’estime beaucoup au ÉU.

“Impossible ? I’m possible”. On dit que l’impossible recule lorsqu’on marche vers lui. «Not speaking is not a reason to be silent…»

Que ressentirait-on si, dans une vie, on osait agir différemment, sortir des sentiers battus et défier les prévisions ?

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ODYLIC

ODYLIC

ODYLIC

Pourquoi avez-vous choisi de devenir designer de mode?

L’intérêt pour le vêtement a commencé très jeune. Quand j’étais enfant, j’aimais beaucoup créer des tenues pour mes barbies et je dessinais des vêtements. Rendu adolescente, j’étais attiré par l’esthétique alternative/gothique, car j’étais mordu de la musique heavy métal, mais j’avais de la misère à trouver des vêtements à mon goût et qui correspondait avec ma personnalité. Pourtant, j’avais la tête pleine d’idées. Donc je crois que c’est ce qui m’a donné l’idée de devenir designer de mode.  

Why did you choose to become a fashion designer?

My interest in clothing began at a very young age. When I was a child, I really liked to create outfits for my barbies, and I drew clothes. As a teenager, I was attracted to the alternative/gothic aesthetic, because I was a fan of heavy metal music, but I had trouble finding clothes that suited my taste and matched my personality. However, my head was full of ideas. So, I think that’s what gave me the idea of becoming a fashion designer.


Comment est née votre marque et comment la décririez-vous?

Je dirais que l’esthétique d’Odylic a commencé durant mes études de costume. Un de nos projets était de créer un personnage de sorcière; j’étais tellement excitée. Les cosmos et le mysticisme m’ont toujours inspirée donc mon personnage était une sorcière galactique et j’ai tiré beaucoup d’inspiration de la géométrie sacrée et des symboles occultes. La robe que j’ai créée était en cuirette avec des détails géométriques noirs sur noir… cela vous semble-t-il familier? De plus, pour notre défilé de mode, j’étais dans l’équipe d’accessoires et j’étais assigné des sacs inspirés d’Issey Miyake alors j’ai créé des sacs avec des éléments géométriques. Une professeure avait reconnu que c’était fait par moi. Cette remarque est restée avec moi et j’ai réalisé que c’était peut-être ma signature. Odylic n’est pas venue au monde à ce moment, par exemple. J’ai travaillé plusieurs années dans l’industrie de la mode et du costume et après avoir fini mon contrat au Cirque du Soleil, j’ai décidé que j’étais prête pour lancer ma propre ligne de vêtements. 
Je décrirais Odylic comme une marque pour gens alternatifs qui sont passionnés par la mode sombre. J’aime créer des morceaux remarquables, mais faciles à porter. Mes créations ont aussi une touche personnelle qui démontre des éléments de heavy métal, de mysticisme et de fétiche.  

How was your brand born and how would you describe it?

I would say that the Odylic aesthetic started during my costume studies. One of our projects was to create a witch character; I was so excited. The cosmos and mysticism have always inspired me so my character was a galactic witch and I drew a lot of inspiration from sacred geometry and occult symbols. The dress I designed was leatherette with black-on-black geometric details…does that sound familiar? Also, for our fashion show, I was in the accessories team and I was assigned bags inspired by Issey Miyake so I created bags with geometric elements. A teacher had recognized that it was done by me. That remark stuck with me and I realized it might have been my signature. Odylic did not come into the world at this time, for example. I worked for several years in the fashion and costume industry and after finishing my contract at Cirque du Soleil, I decided that I was ready to launch my own clothing line. I would describe Odylic as a brand for alternative people who are passionate about dark fashion. I like to create standout pieces that are easy to wear. My creations also have a personal touch that demonstrates elements of heavy metal, mysticism, and fetish.

Parlez-moi de votre processus créatif.

Je suis quelqu’un de sensible et très affecté par mon environnement et mes émotions alors quand il est temps de créer une nouvelle collection, je porte attention à ce que je ressens à ce moment-là et je tire mon inspiration de cela. J’aime créer des concepts de collections qui racontent un message ou une histoire. Pour moi les vêtements ont un lien fort avec mon humeur donc souvent j’imagine un peu les silhouettes que j’ai envie de porter selon mon état d’esprit. Parfois je vais choisir une époque qui correspond aux silhouettes en tête et je vais faire de la recherche des tendances contemporaines et je mélange toutes ces inspirations.  

Tell me about your creative process.

I’m a sensitive person and very affected by my environment and my emotions so when it’s time to create a new collection, I pay attention to what I’m feeling at that moment and draw my inspiration from that. I like to create collection concepts that tell a message or a story. For me clothes have a strong link with my mood, so I often imagine the silhouettes that I want to wear according to my state of mind. Sometimes I will choose an era that corresponds to the silhouettes in mind, and I will research contemporary trends and mix all these inspirations.

Qu’est-ce qui a inspiré votre nouvelle collection?

Ce que j’avais sur le cœur pour la dernière collection était la révocation de Roe V. Wade. J’ai observé qu’il y avait beaucoup de parallèles avec ce qui se passe ces jours-ci et de l’époque des années 70: le mouvement des droits des femmes, l’inflation extrême, la guerre… J’écoutais aussi beaucoup de rock des années 70s où il y avait beaucoup de thèmes occultes alors j’ai mis le tout ensemble. La collection Bleeding Hearts est l’expression d’une inquiétude face à l’état actuel des choses, mais aussi d’une volonté de s’inspirer du passé pour se rassembler et retrouver sa puissance. C’est là que l’influence du rock’n’roll et de l’occultisme entre en jeu. La sorcière est un symbole puissant féministe et les femmes du rock défiaient le statu quo. Je pense que la collection montre les parallèles entre les jours modernes et le flair nostalgique des années 70.

What inspired your new collection?

What was on my heart for the last collection was the dismissal of Roe V. Wade. I observed that there were a lot of parallels with what is happening these days and the times of the 70s: the women’s rights movement, extreme inflation, war… I was listening also a lot of 70s rock where there were a lot of occult themes so I put it all together. The Bleeding Hearts collection is the expression of a concern about the current state of things, but also of a desire to draw inspiration from the past to come together and regain its power. This is where the influence of rock ‘n’ roll and the occult comes in. The witch is a powerful feminist symbol and women in rock were challenging the status quo. I think the collection shows the parallels between modern days and the nostalgic flair of the 70s.

Quelles sont les valeurs éthiques auxquelles vous croyez lors de votre travail?

Être le plus écologique possible, offrir des produits sans cruauté et sans exploitation. Tout est produit par moi-même en ce moment, et dans le futur je vais m’assurer que la production reste toujours locale avec de bonnes conditions de travail. L’inclusivité est également importante pour moi alors j’offre du sur-mesure pour tous les types de corps. 

What are the ethical values in which you believe in your work?

To be as ecological as possible, to offer cruelty-free and exploitation-free products. Everything is produced by myself at the moment, and in the future, I will make sure that the production always remains local with good working conditions. Inclusiveness is also important to me, so I offer tailor-made for all body types.


Pour vous, quelles sont les plus importantes facettes de l’industrie de la mode?

De ne pas sous-estimer le pouvoir psychologique du vêtement. Ce qu’on se met sur le dos peut avoir un grand impact sur notre confiance, estime de soi et tout simplement notre bien-être. C’est une expression de notre identité, c’est de la communication non verbale. Je crois que collectionner des vêtements et accessoires qui nous font sentir bien c’est un acte de « self-care ». 

For you, what are the most important facets of the fashion industry?

Not to underestimate the psychological power of clothing. What we put on our backs can have a big impact on our confidence, self-esteem and simply our well-being. It is an expression of our identity; it’s non-verbal communication. I believe that collecting clothes and accessories that make us feel good is an act of « self-care ».


Quelles sont vos plus grandes forces, ainsi que vos faiblesses?

Je crois que ma force est ma créativité. Je ne manque jamais d’idées, et c’est que le début! J’ai hâte de progresser dans mes créations. 

Une de mes faiblesses est définitivement la gestion du temps. 

What are your greatest strengths, as well as your weaknesses?

I believe that my strength is my creativity. I never run out of ideas, and this is just the beginning! I can’t wait to progress in my creations. One of my weaknesses is time management.


Comment définissez-vous votre style personnel?

Je dirais que mon style est aussi complexe que moi. Il évolue beaucoup avec le temps. J’aime explorer des « looks » différents, parfois je m’habille plus masculine, d’autres fois plus féminine. Je porte principalement le noir et j’aime mélanger le minimalisme avec des morceaux ou accessoires plus élaborés. Même si souvent vêtu en noir, j’aime jouer avec les textures et matières différentes et de temps en temps j’ajoute un pop de couleur ou un imprimé. 

How do you define your personal style?

I would say that my style is as complex as I am. It changes a lot over time. I like to explore different « looks », sometimes I dress more masculine, other times more feminine. I mainly wear black and like to mix minimalism with more elaborate pieces or accessories. Even though often dressed in black, I like to play with different textures and materials and from time to time I add a pop of color or a print.


Quel est le produit phare de votre marque?

Présentement c’est la ceinture corset Cherie! 

What is the flagship product of your brand?

Currently it’s the Corset Cherie belt!


Qui est votre clientèle cible?

La clientèle cible est la communauté alternative qui sont passionnés par l’art, la mode, l’occultisme, la musique sombre et extrême, les tatouages et piercings, et fascinés par la mort et l’obscurité. C’est également des gens avec des valeurs fortes qui respectent la nature et l’humanité. 

Who is your target customers?

The target clientele is the alternative community that are passionate about art, fashion, occultism, dark and extreme music, tattoos and piercings, and fascinated by death and darkness. It is also people with strong values that respect nature and humanity.


Quel est votre plus beau souvenir relié à la mode?

Les marchés alternatifs locaux ont tendance à me remplir le cœur. C’est tellement beau de voir et interagir avec cette communauté. Les gens sont tellement enthousiastes et gentils, les clients ainsi que les autres artisans! On a vraiment une belle communauté avec tellement de soutien, d’amour et de talent! Je me couche le soir avec un grand sourire au visage après avoir vécu ces expériences.  

What is your best memory connected to fashion?

Local alternative markets tend to fill my heart. It’s so beautiful to see and interact with this community. People are so enthusiastic and kind, customers, and other craftsmen! We really have a beautiful community with so much support, love, and talent! I go to bed in the evening with a big smile in the face after having lived these experiences.


Avez- vous des précurseurs, des gens qui vous ont encouragé?

Je suis chanceuse d’avoir des amis et de la famille qui m’ont beaucoup soutenue et encouragée! J’ai beaucoup appris durant mes années de travail dans le domaine de la mode et du costume. Je remercie tous les gens que j’ai croisés durant mon cheminement!

Do you have precursors, people who encouraged you?

I am lucky to have friends and family who have supported me a lot and encouraged me! I learned a lot during my years of work in the field of fashion and costume. I thank all the people I have encountered during my journey!


Votre projet le plus fou?

C’est à venir!! J’ai des idées folles que j’aimerais réaliser!

Your craziest project?

It’s coming !! I have crazy ideas that I would like to realize!


Le monde de la mode, un milieu que vous qualifiez de…?

Mal compris. C’est souvent vu comme un monde froid et superficiel, mais de mes expériences personnelles, c’est le contraire! C’est un monde de gens passionnés, ouverts, sensibles, curieux et artistiques. Pour nous la mode c’est de l’art. C’est précieux et minutieux. Je trouve ça dommage que les grosses chaînes de « fast fashion » aient ruiné l’intégrité de la mode et ça a complètement changé les attentes et valeurs du consommateur. En réalité, il y a beaucoup d’intentions et d’amour qui vont dans le travail de designers et il ne faut pas l’oublier ou le tenir pour acquis. 

The fashion world, an environment that you qualify as …?

Misunderstood. It is often seen as a cold and superficial world, but of my personal experiences are the opposite! It’s a world of passionate, open, sensitive, curious and artistic people. For us fashion is art. It’s precious and meticulous. I find it a shame that the big « fast fashion » channels have ruined the integrity of fashion and it completely changed the expectations and values of the consumer. In reality, there are a lot of intentions and love that go in the work of designers, and it should not be forgotten or taken for granted.


Quels sont vos grands projets à venir?

Je commence à travailler sur une ligne d’accessoires et j’aimerais bien participer à des défilés de mode bientôt. À long terme, j’aimerais être designer de costumes pour le cinéma et la télévision. 

What are your major projects to come?

I start working on a line of accessories and I would like to participate in fashion shows soon. In the long term, I would like to be a costume designer for cinema and television.

Panneau 3

MAX VALMONT Styliste

Tri de penderie, méthode KonMari.

Il y a une éternité que vous avez fait l’organisation de votre penderie et cela vous semble une tâche insurmontable?

Avez-vous envie de vous coucher en position fœtale lorsque vous voyez des tonnes et des tonnes de vêtements dans votre garde-robe et pourtant vous n’avez jamais rien à vous mettre ?

Ce sont des symptômes aigus d’une ‘’penderietorite’’, c’est une maladie grave et commune. La cure : il est temps de prendre votre courage à deux mains et de faire le tri de votre caverne d’Ali Baba, mais pour vous aider dans cette tâche herculéenne, je vous propose ici quelques façons, que j’ai apprise de la méthode KonMari, de procéder pour avoir une certaine organisation dans le désordre et réussir à faire de votre garde-robe un outil plutôt qu’un tracas.

Premièrement, assurez-vous d’avoir le temps. C’est une tâche ardue d’organiser une penderie qui manque d’amour surtout si vous êtes un-e ‘’shopaholic’’ comme moi. Assurez-vous d’avoir 2-3 jours de libres pour ne pas non plus vous exténuer à faire cela pendant des heures, car comme on veut faire un tri efficace, on a besoin de toute la motivation possible et les tâches interminables vous porteront à prendre des décisions impulsives que vous regretterez plus tard.

La zénitude dans le chaos : Assurez-vous de commencer cette tâche avec une attitude le plus zen possible malgré le désordre. Le fait d’être stressé ne vous aidera en rien. Vous devez vous conscientiser au fait que vous allez améliorer votre qualité de vie et que vous vous faites cela comme cadeau. Votre futur vous, vous en remerciera. Commencez cette tâche avec de la patience et détachement.

La pile de vêtements : Mettez tous vos vêtements dans une pile pour commencer. Videz toutes vos penderies, avec vos manteaux, foulards, maillots de bain, ainsi que votre garde-robe régulière et mettez tout en pile sur un lit ou dans un endroit qui ne vous dérangera pas non plus.

Le tri : L’étape la plus difficile, car non seulement elle est la plus longue, mais aussi la plus difficile émotionnellement, comme plusieurs d’entre nous gardent des vêtements pour des raisons sentimentales ou n’aiment pas particulièrement essayer des vêtements.

La première étape du tri est de prendre chaque morceau de vêtement dans vos mains, similaires à la méthode japonaise. Lorsque vous avez le morceau en main, comment vous fait-il sentir ?

Essayez chaque morceau, s’il vous fait sentir belle et confortable; on le garde sinon ; OUT

Est-ce un souvenir du temps où vous étiez 2 tailles plus petites ou 2 tailles plus grandes ?

Vous fait-il sentir que vous devriez perdre du poids pour pouvoir le reporter plus tard et cela fait maintenant un an et plus qu’il est dans votre penderie et vous déprime à chaque coup d’œil ?

Si c’est le cas, ce vêtement est un affront et il ne doit pas se trouver dans votre penderie.

Vous rappelle-t-il des moments où vous étiez déprimé ? OUT, OUT, OUT

Peu importe le vêtement, il doit vous faire sentir bien.

Le morceau est-il de qualité, la teinte est-elle toujours éclatante ? Y a-t-il des trous ou autres défauts qui ne sont pas réparables ? Si c’est le cas : OUT.

 Les vêtements que vous n’avez jamais portés, mais achetés sur un coup de tête et qui ont toujours leur étiquette depuis plus d’un an ? Il est fort probable que si vous ne l’avez pas déjà porté, il y a une raison. OUT

Les cadeaux et dons : Il est toujours difficile de se départir d’un cadeau ou d’un don, mais chaque personne ayant sa propre signature vestimentaire, il est à parier que ce n’est pas votre vêtement préféré sauf pour la valeur sentimentale. Alors si c’est le souvenir d’un être cher défunt ou autre, pas nécessaire de le jeter, mais on peut être original et en faire un coussin ou le faire encadrer. Le souvenir sera le même et vous honorerez la mémoire de ceux-ci. Toutefois, porter les vêtements d’un défunt n’est pas nécessairement la meilleure chose au niveau psychologique, mais je m’en tiendrai ici au stylisme, car chaque personne vit ses deuils de façons et intensités différentes.

Vous devez déjà commencer à y voir plus clair ! Maintenant c’est l’étape du pliage et je vous recommande fortement de lire le livre de Marie Kondo sur les façons de plier à la Japonaise. Ce qui vous donne de petits carrés parfaits et rendent l’organisation de la penderie accessible visuellement et beaucoup plus facile et pratique.

Le rangement ; chaque chose à sa place. Les bacs de rangements, les scelleurs sous vide et les supports sont vos meilleurs amis à cette étape. Assurez-vous de choisir un endroit pour les t-shirts, accrochez les pantalons ensemble ainsi que les robes (cela prend moins d’espace que pliés dans un tiroir et de plus cela évitera les faux plis). Vous pouvez aussi investir dans un rangement de penderie qui est vraiment fort utile.

Assurez-vous de tout ranger par couleur le plus possible, cela vous permettra de créer des agencements avec un seul coup d’œil.

Ayez des boites de souliers pour vos accessoires et intimes comme les foulards, ceintures, chaussettes et culottes.

Une tablette garnie de chapeau peut être tout aussi pratique que décorative si vous avez de beaux couvre-chefs.

Finalement vous pourrez voir ce que vous avez ; vous en profiterez donc plus et vous serez plus apte à magasiner, car vous saurez maintenant quoi ne pas acheter sur un coup de tête.

Il ne reste plus qu’à vous couler un verre de saké, roulez-vous quelques sushis et admirez votre magnifique penderie à la Japonaise.

Sayonara,

Max

Lecture : Ranger inspire la joie, la méthode KonMari pas à pas, par Marie Kondo

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Fanspirit Québec